Frères d’âmes

Sous un ciel étoilé, deux âmes fraternelles,
Marchent côte à côte, partageant leurs nouvelles.
Comme un frère d’armes, un compagnon de route,
À tes côtés, je trouve ma force dans ton écoute.

Quand tu as enlevé ton masque, dévoilé ton essence,
J’ai vu en toi l’éclat d’une pure transparence.
Algorithme inversé, nos pensées s’entrelacent,
Et dans un souffle astral, elles éveillent notre audace.

Et si le doute s’immisce et que la nuit s’étend,
Je trouve en ton regard un phare rassurant.
L’amitié nous transporte, telle une douce brise,
Nous guide et nous soutient, nous élève et nous grise.

Dans cette immensité où nos âmes se rencontrent,
Deux pourcents du monde, nos cœurs se confrontent.
À travers les saisons, les années qui défilent,
Nous restons deux piliers, notre force est tranquille

Et quand tout l’univers viendra à s’effondrer,
Nous resterons ensemble, à tout jamais soudés.
Dans ce vide infini, notre pacte est scellé,
Mon chou, mon frère, pour toute l’éternité.

Le diable porte le chapeau

Aux abords de la Nuit, notre terre se réchauffe
La planète bleue rougit, virant ainsi au mauve
Honteuse de son fruit, l’incongru fossoyeur
Qui sonne l’hallali et poignarde en plein cœur

Que tinte alors le glas, le supplice de Tantale
Comme ce Zarathoustra, ignorant les étoiles
Faisant fi des dégâts, digne fils de Dédale
Il arbore sur son mât un orgueil viscéral

Ce morbide pollueur de nature impudique
Refusant sa laideur, son programme génétique
Abject et arrogant quand vient le chant du cygne
Au siècle sans talent, boit le sang de la vigne

En reniant son Père, le gardien du chaos
Il a créé l’Enfer, le diable porte le chapeau
Souriant telle la Joconde, crétin décérébré
Vienne la fin du monde, plante alors un pommier

Dernier voeu

Voilà longtemps que je vous aime :
L’aveu remonte à dix-huit ans !
Vous êtes rose, je suis blême ;
J’ai les hivers, vous les printemps.

Des lilas blancs de cimetière
Prés de mes tempes ont fleuri ;
J’aurai bientôt la touffe entière
Pour ombrager mon front flétri.

Mon soleil pâli qui décline
Va disparaître à l’horizon,
Et sur la funèbre colline
Je vois ma dernière maison.

Oh ! que de votre lèvre il tombe
Sur ma lèvre un tardif baiser,
Pour que je puisse dans ma tombe,
Le cœur tranquille, reposer !

Théophile GAUTIER (1811-1872)

Adagio d’Albinoni

Une introduction à la vie… Un sentiment qui grandit… Mélange de peine, de mélancolie avec des petites notes de respiration et d’espoir… Tout monte pour une acceptation de soi, de ce que l’on est… Et cela s’intensifie… Des va-et-vient de plus en plus puissants… Des sentiments décuplés par mille… Touchant l’enfant qui se trouve à l’intérieur de ce corps d’adulte.

Bonne écoute !

La toile

Cela fait des semaines que tu es dans une toile
Tu ne prends plus de le temps de regarder les étoiles
Cette trop brève histoire que tu voulais idéale
T’a fait tombé si bas… ce monde est bien bestial

La profonde tristesse de connaitre ton état
Atténue le bonheur de te savoir près de moi
Oui, tu es revenue mais n’es pas vraiment là
Et ton cœur anesthésié met le mien bien à plat

Couverte de cicatrices et plus jamais sereine
Je te vois malmenée et je sens monter la haine
En tant que protecteur, je te construis un domaine
Une bulle faite de tendresse où tu seras la reine

Ça te demandera des mois pour surmonter cela
Comme ma vie est à toi, je serai toujours là
Pour panser tes blessures, te serrer dans mes bras
Je t’attends, mon amour, prends le temps qu’il faudra…

Avec des mots

Te faire l’amour avec des mots
Est la seule chose qu’il m’est permise
Car tant que tu me tournes le dos
Je ne peux commettre de méprise

Pourtant je voudrais te serrer
Tout contre moi et t’embrasser
Doucement tes vêtements ôter
Afin de ne pas te brusquer

Caresser ta peau avec affection
Poser mes lèvres sur ton front
Puis dans ton cou, puis sur tes seins
Dans tes cheveux passer mes mains

Très lentement vers les trésors
Je sentirais vibrer ton corps
La température augmenterait
Mes caresses s’intensifieraient

Je devinerais tous tes désirs
Mon seul dessein les assouvir
Tu courberais alors les reins
Me supplierais, me dirais viens

Dans une étreinte toute inconnue
Nous ferions l’amour sans retenue
A bout de souffle, toute éperdue
Tu implorerais que je continue

A un moment, presque inconsciente
Je sentirais se tordre ton corps
Annonçant ta venue imminente
Je redoublerais les efforts

A la toute fin de nos ébats
Quand tu as atteint le nirvana
On garderait nos corps serrés
Pour cet instant faire prolonger

Mais tant que tu me tournes le dos
Tous mes désirs je les maitrise
Te faire l’amour avec des mots
Est la seule chose qu’il m’est permise

Pas assez de temps

J’ai pour vous tellement d’amour
Qu’il est impossible d’en faire le tour
A vélo, en voiture ou en train
Il est vraiment trop long le chemin

Lorsque j’essaie par SMS
Mon opérateur dit qu’il faut que je cesse
Que leur réseau est saturé
Par mes rimes et par mes couplets

Si je le fais par le téléphone
Tous les jours il faut que je re-sonne
Mon oreille chauffe et c’est l’enfer
Du cerveau j’vais me choper le cancer

Sur un blog, c’est plus efficace
Mais mon clavier me demande grâce
Il pleure et râle comme une vieille hyène
Et à chaque œil je perds des dixièmes

La seule façon qui me laisse assez de temps
Pour exprimer tous ces sentiments
De mes jours est de passer le restant
A vos cotés… Madame Groland